FAQ

       1. Terminologie

Végétarien : personne consommant uniquement des végétaux, des œufs, du lait et du miel. Un végétarien ne consomme la chair d’aucun animal, que ce soit celle des animaux terrestres (volaille, bovins, insectes, etc.) ou des animaux marins (poissons, « fruits de mer», mammifères marins, etc.). Un végétarien ne consomme, bien sûr, aucun sous-produit de l’abattage des animaux, comme la gélatine, la présure, le caviar. Il ne porte pas non plus de cuir.

Végétalien : personne consommant uniquement des végétaux. Un végétalien ne consomme ni viande, ni sous-produits d’animaux terrestres ou marins, ni œufs, ni lait, ni miel.

Vegan : terme anglo-saxon, souvent traduit par « végétalien » en français. Il y a toutefois une distinction entre ces deux termes. Un vegan, en plus d’être végétalien, n’utilise aucun produit d’origine animale ou issu de l’exploitation animale dans toutes les facettes de sa vie (habits, chaussures, produits cosmétiques, objets divers, loisirs, etc.) Il n’utilise donc ni cuir, ni laine, ni fourrure, ni cire d’abeille, ni produits testés sur les animaux, ne visite ni les cirques ni les zoos, etc.

 (Nous utiliserons ici le terme « végéta*ien » afin d’englober ces trois notions)

       2. Qu’est-ce que le spécisme ? et l’égalité animale ?

Par analogie avec le racisme et le sexisme, le spécisme est une forme de discrimination basée sur le seul critère de l’espèce. En d’autres termes, selon l’idéologie spéciste, il est normal d’accorder moins d’importance aux intérêts et aux besoins d’un individu plutôt qu’à ceux d’un autre en raison de son espèce. Il est ainsi considéré acceptable de pêcher et tuer un thon pour permettre à un humain de déguster une assiette de sushi, pour la simple raison que « ce n’est qu’un poisson ».

On tente souvent de justifier le spécisme en invoquant des différences (réelles ou imaginaires) entre les espèces, qui n’ont toutefois aucun lien avec la pratique qu’elle sont sensées justifiées. Il est par exemple souvent argué qu’il est acceptable d’enfermer un cochon toute sa vie, pour finalement l’abattre et en faire du jambon, étant donné qu’il est moins intelligent qu’un humain, qu’il n’a pas de conscience de lui-même, pas de langage élaboré, etc. Pourtant, ces facultés (ou leur absence) ne sont en rien pertinentes pour justifier de faire souffrir et de tuer un individu. Si c’était le cas, nous considérerions alors également acceptable d’infliger de tels traitements à des humains sévèrement handicapés, ou à des nourrissons d’un ou deux jours, qui eux non plus ne disposent pas de ces capacités.

Militer pour l’égalité animale ne revient pas à affirmer que les thons sont identiques aux hommes, ou qu’il faut accorder aux thons les mêmes droits qu’aux hommes. Ce mouvement vise à accorder aux intérêts du chaque individu la même importance qu’à ceux des autres, humains ou non-humains. Si l’on met en balance l’intérêt d’un thon à vivre et à ne pas mourir par étouffement dans les filets d’un chalutier avec l’intérêt d’un humain de manger une bonne assiette de sushi, il est évident que l’intérêt à vivre l’emporte sur l’intérêt gustatif. Pourtant, en vertu de l’idéologie spéciste, on va considérer que l’intérêt humain prime systématiquement, quels que soient les autres intérêts dans la balance.



Il est aussi intéressant de constater que le spécisme ne soutient pas seulement des discriminations humain/animal, mais également des discriminations arbitraires entre animaux. On peut par exemple citer les réactions horrifiées des consommateurs lorsqu’ils ont appris que des dauphins étaient capturés et tués lors de la pêche au thon (ce qui a mené à la création du label « Dolphin Safe »). Pourquoi aucune empathie similaire n’a été montrée pour les thons ? La manière dont nous traitons les animaux dépend ainsi souvent du « capital sympathie » de l’animal en question, critère tout aussi discriminatoire et arbitraire que le serait de donner des meilleures notes à l’école aux enfants « mignons » par exemple. 

En somme, l’antispécisme vise à ce que les intérêts de chaque individu, humain ou non-humain, et a fortiori les intérêts fondamentaux tels que l’intérêt à vivre, à ne pas souffrir et à être libre, soient pris en compte de manière égale.

Pour plus d’informations : « L’égalité animale expliquée aux humain-es » de Peter Singer

       3. Les animaux se mangent entre eux, c’est la loi de la nature ! Nous sommes au sommet de la chaîne alimentaire, pourquoi essayer de nous en extraire?

Le fait qu’un comportement relève de la « nature » ou pas n’a aucune incidence sur le fait que ce comportement soit souhaitable ou non. Si tout ce qui est naturel est automatiquement « bon », et qu’inversement tout ce qui ne l’est pas est « mauvais », il serait bien immoral de notre part d’être en train de pianoter sur notre ordinateur, la barbe rasée, les ongles coupés, vêtu d’autre chose que d’une peau de bête (si c’est le cas). De surcroît, si l’on considérait que tout ce qui est « naturel » est forcément bon, on estimerait que les séismes et les tornades, phénomènes entièrement naturels, sont des évènements positifs, quel que soit l’importance des destructions et le nombre de morts et de blessés qu’ils entraînent. Pourtant, nous qualifions ces évènements de dramatiques lorsqu’ils provoquent une telle quantité de souffrance. C’est en effet ce dernier critère, l’impact sur les êtres sensibles, qui doit déterminer si un comportement ou un événement est souhaitable.


Selon certains, l’homme est actuellement « au sommet de la chaîne alimentaire ». En d’autres termes, il n’a pas de prédateur, il est « le plus fort » (grâce à son intelligence et aux armes qu’il a pu construire pour tuer tout autre animal). Cela justifie-t-il qu’il exploite et abatte les autres animaux, sous prétexte qu’ils sont plus faibles que lui ? La « loi du plus fort » n’est-elle pas ce qui a justifié et continue de justifier des rapports de domination considérés inacceptables tels que le colonialisme, la traite des femmes, la terreur imposée par les gangs en Amérique centrale ? Avoir la capacité de dominer autrui n’implique pas qu’il soit moral de le faire.

Pour plus d’informations sur l’idée de Nature, cliquez ici

       4. Pourquoi se préoccuper des animaux et non des plantes ? Vous n’entendez pas les carottes crier quand vous les arrachez ?

Les plantes, bien qu’étant des êtres vivants hautement complexes, ne disposent pas de système nerveux ni d’aucun autre organe y ressemblant, ce qui laisse supposer qu’à priori elles ne peuvent ressentir de la douleur, du plaisir, de la peine ou de la joie. Il est aussi à noter que l’intérêt évolutif de la sensibilité à la douleur réside dans la capacité de l’individu concerné a réagir à celle-ci, par exemple par la fuite ou l’attaque. Etant donné qu’un plante est incapable de telles réactions, il est difficile d’imaginer comment et pourquoi une telle sensibilité aurait pu apparaître dans le règne végétal.

Dans le doute, si nous souhaitons épargner tant que possible les carottes et ne plus avoir à supporter leurs cris, et surtout celui de toutes les plantes fourragères, le choix qui s’impose est de cesser de manger les animaux et leurs produits dérivés. En effet, déguster un steak de 100g de bœuf implique, outre la mise à mort du bœuf lui-même, le « meurtre » de 700g à 1kg de plantes céréalières, qui ont servi a nourrir l’animal. Se nourrir de ces mêmes céréales directement, à calories et protéines égales, permettrait donc de diminuer d’un facteur de 7 à 10 la quantité d’une éventuelle « souffrance végétale »-

Quelques réflexions sur la sensibilité attribuée aux plantes ici.

       
       5. Si l’homme préhistorique n’avait pas mangé de viande, nous ne serions pas là aujourd’hui !

Si l’homme préhistorique a eu besoin de viande pour survivre et engendrer descendance, ce n’est plus notre cas aujourd’hui. Tout comme l’homme préhistorique a probablement dû tabasser ses ennemis à la massue occasionnellement pour défendre son territoire et sa progéniture, et la femme préhistorique se résoudre à accepter sa pilosité abondante pour se protéger du froid, ces pratiques ne sont aujourd’hui plus nécessaires et sont donc en général abandonnées, ce qui devrait également être le cas de la consommation de viande.

En effet, non seulement nous pouvons « survivre » végétariens, mais nous avons toutes les chances de produire une descendance en meilleure santé de cette manière. Le fait que nous ayons aujourd’hui le choix, vu la profusion d’aliments d’origine végétale à notre disposition, ainsi que le fait que nous ayons conscience que la consommation de viande entraîne la souffrance et la mort d’êtres sensibles, implique une obligation morale de renoncer à cette pratique.

       6. Nous avons des canines, c’est bien que nous sommes faits pour manger de la viande !

Bien que de nombreuses études d’anatomie comparée aient démontré, de manière plus ou moins convaincante, que l’anatomie et la physiologie du corps humain avaient plus de similitudes avec celles des herbivores que celles des carnivores (pas de griffes, dents plutôt plates, intestin grêle très long, etc.), l’être humain est pourtant bien omnivore, dans le sens où il peut se nourrir aussi bien de végétaux que d’animaux. Cela ne signifie pas pour autant qu’il doive se nourrir de ces deux groupes d’aliments pour être en bonne santé.

Au contraire, l’avantage évolutif de l’omnivorisme est de permettre à l’animal d’adapter son régime à la disponibilité des aliments. Par exemple, l’ours brun ne chasse généralement que lorsque les fruits, herbes et graminées font défaut, souvent à l’automne ou au sortir de l’hiver.

Aujourd’hui, contrairement à l’ours brun, nous avons constamment à disposition une quantité de végétaux largement assez variée pour couvrir nos besoins, et nous n’avons par conséquent aucun besoin de consommer des produits animaux.

Ceci nous permet donc d’effectuer notre choix en tenant compte des conséquences morales de celui-ci. Il nous paraît par exemple évident que, malgré que le fait que nous puissions manger et digérer parfaitement la viande de chien, nous devons nous en abstenir. Pourquoi raisonner différemment pour les autres animaux ?

Pour rire un peu (en anglais)...

       7. Les animaux d’élevage et de laboratoire ont été « créés » pour cela, alors quel est le problème ? De toute façon ils n’ont rien connu d’autre !

Le fait que ces animaux aient été élevés dans ce but, et aient depuis leur naissance connu des conditions de vie déplorables n’enlève rien à leur capacité à ressentir la douleur et la peur, et ne diminue pas leur désir de vivre.

Un tel raisonnement serait considéré inacceptable pour des êtres humains. Jamais il ne nous viendrait à l’esprit d’ « élever des enfants dans le but de plus tard leur prélever des organes pour sauver des vies », et d’affirmer que cela ne pose pas de problème puisque ces enfants ont été créés pour cela. Il n’y a aucune raison logique pour qu’il en soit différent pour les animaux. 

       8. Si nous voulons épargner tous les animaux, alors il faudrait constamment balayer devant nous pour éviter de marcher sur des fourmis, ne pas conduire pour épargner les moucherons, développer de la compassion pour les vers solitaires et les acariens... Et pourquoi pas aussi pour les bactéries ?

En effet, où placer la limite de notre considération morale ? Aux mammifères ? Aux vertébrés ? Aux animaux atteignant un certain niveau d’intelligence ? Aux animaux sympathiques ? Ces critères, aussi attirants qu’ils soient à première vue, n’ont aucune pertinence dans la détermination de la moralité de nos pratiques à l’égard des animaux, humains ou non-humains. Se baser sur ces caractéristiques serait tout aussi absurde que si un médecin urgentiste choisissait quels patients il allait traiter en priorité selon le quotient intellectuel ou le sens de l’humour de ceux-ci. Ainsi qu’énoncé par le philosophe britannique Jeremy Bentham au XVIIIème siècle, la question pertinente à se poser n’est pas « Peuvent-il raisonner ? ni : peuvent-ils parler ? mais : peuvent-ils souffrir ? ».

En d’autres termes, ce qui importe est la capacité de l’individu à ressentir de la douleur, du plaisir, de la peur, de la joie, etc. Car c’est seulement s’il peut ressentir de telles émotions et sensations qu’il peut avoir un intérêt, une préférence : l’intérêt de rechercher le plaisir et la joie, et d’éviter la douleur et la peur par exemple. Une balle de tennis n’à aucune préférence entre se faire frapper par une raquette ou ne pas se faire frapper, puisqu’elle ne ressent rien. Au contraire, un chaton préfèrera ne pas se faire frapper par une raquette de tennis, puisque cela lui sera certainement très douloureux (et probablement aussi terrifiant).

Notre considération morale doit donc se restreindre aux individus doués de sensations, ou pour reprendre le terme anglais, aux êtres « sentient ». 

Le fait qu’un individu, humain ou animal, ressente de la douleur ne peut être déterminé avec certitude, mais peut seulement être inféré sur la base de ses réactions physiologiques et comportementales. Par exemple, si mon voisin hurle un juron après s’être coincé la main dans la portière de sa voiture, que ses pupilles se dilatent, que son visage devient rouge, et qu’il se tient la main d’un air contrit, j’en conclus qu’il ressent de la douleur, car j’aurais probablement une réaction similaire si je souffrais. 

Sur ce même principe, il y a aujourd’hui consensus dans la communauté scientifique sur le fait que tous les vertébrés, donc poissons et oiseaux inclus, ainsi que certains céphalopodes (pieuvres notamment), peuvent ressentir de la douleur. Il a en effet été montré que ces animaux réagissent de manière analogue aux humains lorsqu’ils sont mis en présence d’un stimulus négatif : vocalisations, libération d’hormones du stress, accélération du rythme cardiaque et de la pression sanguine, etc. 

Il est généralement estimé (même si l’on ne peut en avoir la certitude) que la plupart des invertébrés (et a fortiori les bactéries), à l’exception des céphalopodes, ne peuvent pas ressentir de douleur, notamment en raison du fait qu’ils ne disposent pas de système nerveux élaboré, et que l’on n’observe pas de changements comportementaux lorsqu’ils sont exposés à un stimulus négatif.

En conclusion, il semble à priori acceptable de se débarrasser de son ver solitaire sans état d’âme, tout autant que de ses acariens. Par contre, étant donné la quasi-certitude sur le fait que les animaux élevés pour leur chair, pour la recherche scientifique, et pour notre divertissement (pour la grande majorité des vertébrés) sont capables de ressentir de la douleur, il convient de cesser de leur infliger des traitements qui les font souffrir.

       9. Est-ce qu’il ne serait pas préférable de militer pour améliorer les conditions d’élevage des animaux ? S’ils étaient bien traités et tués sans douleur, il n’y aurait pas de problème à las manger n’est-ce pas ?

Il est évident que tenter de diminuer la souffrance des animaux d’élevage en améliorant les conditions dans lesquelles ils sont détenus, transportés et mis à mort ne peut qu’être souhaitable.

L’idéal invoqué par beaucoup est celui d’un élevage entièrement respectueux des besoins des animaux (à l’image des vaches paissant paisiblement au soleil que l’on peut voir sur les briques de lait et des cochons hilares ornant les vitrines de boucheries) et d’une mise à mort totalement indolore.

En premier lieu, soyons clairs : ceci est une utopie. Ni la viande du boucher du coin, ni le lait bio, ni les œufs d’élevage en « plein air » n’ont été obtenus sans porter atteinte aux intérêts des animaux en question, pour la simple et bonne raison que cela ne serait pas rentable, en termes de temps et d’espace nécessaire.

Imaginons néanmoins que nous sommes au pays de la Vache qui Rit, où tous les animaux se nourrissent d'herbe fraîche et gambadent dans les prés 365 jours par an, attendant l’heure de leur abattage sans douleur avec insouciance et allégresse. Le fait que ces animaux mènent une vie heureuse légitime-t-il le fait de les tuer ?

Faisons un  « saut d’espèce » et revenons à l’être humain. Il serait indubitablement choquant de mettre à mort, de manière indolore, un individu, sous prétexte qu’il a eu une existence très agréable, quelle que soit l’utilité invoquée de ce meurtre. Pourquoi ? Parce que nous estimons qu’il a un intérêt à vivre. Si la vache ou le mouton n’ont probablement pas de projets d’avenir pour eux-mêmes ou pour leurs enfants semblables à ceux que les humains peuvent avoir, cela ne signifie pour autant pas qu’il n’ont pas un intérêt à vivre, d’autant plus si leur existence est agréable. (Si vous répondez : « Oui mais ce sont des animaux, on ne peut pas comparer avec les humains ! », rendez-vous à la question 2 « Qu’est-ce que le spécisme ? »)

       10. Si Dieu ne voulait pas que nous mangions les animaux, comment se fait-il qu’il les ait faits en viande ?

Sarah Palin, tu es démasquée !

       11. Si tout le monde devient végéta*ien, des milliers d’éleveurs seront au chômage !

Chaque changement dans nos habitudes de vie et de consommation entraîne inévitablement des restructurations dans le domaine de l’emploi. L’invention de l’ampoule au XIXème siècle a probablement forcé à la reconversion professionnelle de nombreux fabricants de bougie… tout comme l’abolition de la peine de mort mettrait tous les bourreaux au chômage. Ce qui n’est de tout évidence pas une raison valable pour continuer à appliquer la peine capitale.

Heureusement pour les éleveurs (et malheureusement pour les animaux) il y a peu de chances que toute la planète devienne végétalienne du jour au lendemain. Il est plus probable que ce changement se fasse de manière graduelle. Si la demande en viande baisse, le secteur deviendra moins attractif pour de potentiels éleveurs qui choisiront donc de s’orienter vers un autre domaine, et la transition se fera donc naturellement (pour autant que le marché cesse d’être distordu par des subventions massives au secteur viande/produits laitiers : pour donner un ordre d’idée, CHF 34.8 millions ont été versés dans le cadre de « mesures d’encouragement de l’élevage » en 2009). La marque Sojasun, connue pour avoir démocratisé les yaourts et autres substituts de produits laitiers à base de soja, a d’ailleurs été créée par une famille de laitiers bretons reconvertis dans ce domaine.

       12. Si tout le monde devenait végéta*ien, les animaux d’élevage n’auraient plus aucune utilité et disparaîtraient ! N’est-il pas cruel d’exterminer des espèces de la sorte ?

Chaque jour, de nouvelles espèces apparaissent et d’autres disparaissent.  Les écosystèmes ne sont en effet pas des ensembles figés, mais évoluent constamment. Le fait qu’une espèce disparaisse n’est ni « bien », ni « mal » d’un point de vue moral. Pour déterminer si un acte est souhaitable moralement, il s’agit de déterminer quels sont les intérêts en présence et comment les satisfaire au mieux. Une espèce en tant que telle ne peut pas avoir d’intérêts puisqu’elle est n’est pas un être doté de sensations, tout comme une entreprise par exemple, pour laquelle le fait de faire faillite ou non n’importe pas, puisqu’elle ne ressent rien.

Seuls les individus qui composent ces entités peuvent avoir des intérêts. A priori, il paraît évident que la priorité d’un animal d’élevage ou de zoo n’est pas de « sauvegarder son espèce ». Imaginons ce qui se pouvait se passer dans la tête de (feu) Knut, l’adorable ours polaire du zoo de Berlin : « D’accord, je passe mes journées à tourner en rond dans mon enclos et à me faire traumatiser par mes trois congénères… C’est vrai, je suis devenu obèse et dépressif à cause du manque d’espace et d’exercice… Mais bon, ce n’est pas grave, parce qu’au moins, je participe à la préservation de mon espèce ! ». Sérieusement ? Tout comme les salariés d’une entreprise cherchent en premier lieu a assurer leur subsistance en conservant leur emploi (et non à sauver leur entreprise pour sa valeur intrinsèque), les animaux cherchent à vivre libres et sans souffrance, et non à se « sacrifier » pour leur espèce.

L’argument est d’autant plus absurde concernant les animaux d’élevage, pour la plupart issus de sélections/manipulations génétiques telles qu’ils sont aujourd’hui inaptes à se reproduire naturellement, voire à se déplacer correctement. Les vaches laitières suisses, sélectionnées pour produire en moyenne 7'500 litres de lait par an, soit 8 fois plus que dans les années 1950, n’ont rien a envier aux dindes de Thanksgiving citées par Jonathan Safran Foer (dans son livre à succès "Faut-il manger les animaux ?"), qui ne peuvent plus se reproduire ni même marcher, leurs os ne supportant pas leur propre poids.

Si tout le monde devenait végéta*ien du jour au lendemain, il ne s’agirait donc pas d’exterminer ces espèces en les empêchant de se reproduire mais simplement de cesser de les inséminer artificiellement et d’offrir une fin heureuse aux derniers de leurs représentants.

       13. Mais les animaux vont envahir les villes si nous arrêtons de les manger !

Certes. Maintenant qu’Ousama Ben Laden est mort, l’invasion de vaches et de moutons échappés d’abattoir est une des menaces les plus terrifiantes qui planent sur le 21ème siècle.

Plus sérieusement : non, rien de cela ne va se passer. D’une part, tout le monde ne va pas devenir végéta*ien du jour au lendemain, et le secteur aura bien le temps de s’adapter à une demande décroissante. D’autre part, il faut savoir que la grande majorité des animaux d’élevage ne se reproduisent pas spontanément : les femelles subissent des inséminations artificielles, plus rentables pour l’éleveur, qui permettent de féconder un grand nombre d'entre elles avec la semence d’un seul mâle. Si par hasard la demande en viande/produits laitiers s’écroulait brusquement, il suffirait donc de cesser ces inséminations et de permettre aux vaches de terminer leur vie paisiblement.

       14. Pourquoi se préoccuper des animaux alors qu’il y a tant d’enfants qui meurent de faim en Afrique ?

Vouloir hiérarchiser les causes à défendre et ne s’autoriser à militer pour une cause que quand toutes les causes plus graves seront résolues n’a aucun sens. Faudrait-il s’abstenir de militer pour l’accès à l’éducation des fillettes au Cambodge tant que le problème de l’excision en Afrique n’a pas été réglé, cette mutilation physique étant à priori considérée comme plus « grave » ?

Cette objection est d’autant moins fondée concernant le militantisme animaliste, qui est un des combats les plus faciles à mener quotidiennement, consistant simplement à choisir de se nourrir de végétaux plutôt que d’animaux et à ne pas consommer de produits ou divertissements provenant de l’exploitation animale. Cette forme de militantisme n’empêche ainsi en rien de militer également pour d’autres causes!

Sans compter que le régime omnivore de ceux qui se préoccupent soi-disant des  « enfants qui meurent de faim en Afrique » contribue justement à gaspiller les ressources en eau et en terre agricoles qui pourraient nourrir ces enfants… 

       15. Pourquoi refuser la laine ? Est-ce que nous ne rendons pas un service aux moutons en les tondant ?

Les conditions de la production de laine sont méconnues en  Europe, et pour cause : 80% de celle-ci a lieu en Australie. Loin de l’image du fermier sympathique qui tond son mouton à l’arrivée de l’été pour que celui-ci ait moins chaud, ces élevages sont gigantesques – 2'000 à 10'000 têtes, rentabilité oblige. Victimes d’un manque de soin et des conditions climatiques extrêmes du pays, 30% des agneaux meurent avant l’âge de 8 semaines. Les moutons sont tondus au début de l’hiver, lorsqu’ils ont le plus de laine. Un million d’entre eux meurt ainsi de froid chaque année.

Le sort des Merinos (qui constitue la majorité des moutons) est de loin le moins enviable : pour éviter que des mouches ne pondent leurs œufs dans les replis de peau de l’animal aux environs de l’arrière-train, rendu humide par l’urine et une épaisseur de laine trop importante, et que les larves ne « mangent l’animal de l’intérieur », les agneaux subissent une opération appelée mulesing. Cette intervention, pratiquée sans anesthésie, consiste à découper de larges bandes de chair sur cette zone, la cicatrice qui en résulte (après 1 mois de cicatrisation) constituant une barrière contre les souillures et la ponte des mouches. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Mulesing).

Les « aventures » du mouton ne s’arrêtent pas là. Avec l’âge, lors qu’il devient moins productif, il est alors récupéré par l’industrie de la viande. Des millions de moutons sont ainsi chaque année transportés vivants par bateau pour un voyage de 3 semaines vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, où ils sont finalement égorgés pour être mangés.

       16. Pourquoi refuser les produits laitiers ? Il est naturel pour la vache de produire du lait et de se faire traire !



Ce mythe merveilleux de l’aimable fermier qui soulage la vache de son excédent de lait a été relayé (aux côtés d’un 2ème mythe, celui avançant que le lait est essentiel à la survie de l’homme) par l’industrie laitière au point qu’une évidence enseignée à l’école primaire semble être passée aux oubliettes : comme tous les mammifères, une vache a besoin d’avoir un petit pour produire du lait.

En toute logique, sachant que l’objectif est de garder un maximum de lait pour la consommation humaine, le veau est retiré à sa mère au plus tard quelques jours après sa naissance. Les veaux les plus faibles sont abattus immédiatement, pour fournir de la viande pour animaux ainsi que de la présure (utilisée dans la fabrication du fromage). Certaines femelles sont nourries de « lactoremplaceurs », formules composées de lait en poudre et de divers suppléments) et deviendront à leur tour des vaches laitières, subissant leur première insémination entre 18 et 24 mois. Une partie des veaux, destinés à produire de la viande de bœuf, sont envoyés dès l’âge de deux semaines dans des unités d’engraissement intensifs, où ils sont maintenus à l’étroit pour éviter la moindre perte de poids. D’autres enfin, destinés à la viande de veau, seront nourris de substituts laitiers carencés en fer et en fibres (afin que leur chair ait la couleur blanche demandée par les consommateurs), jusqu’à leur mise à mort à l’âge de 3 mois et demi.

La mère du veau est quant à elle ré-inséminée 2 à 3 mois après la mise bas, ce qui permet une productivité de lait optimale. En effet, si la vache ne tombait pas à nouveau enceinte, elle cesserait progressivement de produire du lait, tout comme une humaine. Après 5 à 7 grossesses, à l’âge de 8 à 10 ans, le rendement de la vache baisse, et celle-ci est envoyée à l’abattoir. L’espérance de vie normale d’une vache est de 20 ans.

Outre les conditions de vie déplorables des vaches laitières, il faut garder en tête que la production de lait est indissociable de la production de viande, et donc tout aussi inacceptable.

Pour remplacer…
-       le lait de vache : lait de soja, de riz, d’avoine, de millet, d’amande…
-       les yaourts : yaourts de soja, maintenant trouvables partout !
-       le beurre : margarine, beurre d’amande, de noisette, de sésame…
-       la crème fraîche : crème de soja ou d’avoine
-       les glaces : sorbets ou glaces au soja, disponibles en magasin bio et dans certains supermarchés
-       le fromage : encore assez rare hors des magasins bio, vous trouverez votre mine d’or chez Vegusto (avec mention spéciale pour la fondue vegan !)

Et pour approfondir : "Cuisinez sans lait et sans oeufs" de Valérie Cupillard.

       17. Pourquoi refuser les œufs ? Il est naturel pour une poule de pondre des œufs !

Les traitements infligés aux poules élevées en batterie ont été largement médiatisés et dénoncés depuis plusieurs années déjà. Bien que ce type d’élevage ait été interdit en Suisse depuis 1991, près de la moitié des œufs consommés sont importés, dont une bonne partie provient d’élevages de batterie… Le fait que les œufs proviennent d’élevage « au sol », en « plein air » ou encore biologique ne garantit par ailleurs pas le bien-être des poules, et n’empêche pas les exploitants de les envoyer à l’abattoir lorsqu’elles ne sont plus assez productives, autour d’un an (une poule en liberté vivant en moyenne 10 ans).

De surcroît, un problème majeur de la production d’œufs est systématiquement occulté, bien que relevant du bon sens de base. Pour « créer » de nouvelles poules pondeuses, il est nécessaire de féconder des œufs. Et, en toute logique, d’un œuf sur deux éclot un poussin mâle. Ces poussins n’ayant aucune utilité, ils sont broyés vivants ou gazés, et ensuite jetés. En Suisse, le cheptel total de poules pondeuses est de 2.2 millions (galllosuisse). Il faut donc que naissent chaque année 4.4 millions de poussins, dont la moitié, 2.2 millions de mâles, sont tués.

Pour remplacer les oeufs...
Vous pouvez utiliser au choix (pour 1 œuf) selon le "rôle" de l'oeuf:
-       pour humidifier : 60ml de lait de soja
-       pour lier : ½ banane écrasée ou 80g de tofu soyeux ou 1 càs de graines de lin mixées mélangées à 60ml d’eau
-       pour lever : ½ càc de poudre à lever

       18. Je suis d’accord que les tests sur les animaux pratiqués en cosmétologie sont inutiles, mais l’expérimentation animale ne permet-elle pas de sauver de nombreuses vies humaines ?

L’expérimentation animale dans la recherche médicale est en effet un domaine pour lequel il semble a priori moins évident de déterminer si les souffrances infligées aux animaux sont acceptables ou non. Dans ce cas, la « balance » est moins facile à faire puisqu’il ne s’agit pas de comparer un intérêt fondamental (ne pas souffrir et ne pas être tué) avec un intérêt de toute évidence plus futile (gustatif, récréatif, vestimentaire…). Ici, nous mettons en balance deux intérêts fondamentaux : la souffrance des animaux utilisés pour les tests, et la souffrance des humains malades que ces médicaments pourraient soulager.

Toutefois, il est important de signaler un « vice » de départ à ce raisonnement. Nous partons toujours du principe que le fait de tester tel ou tel médicament sur un animal va permettre de s’assurer de son efficacité ou d’anticiper des effets secondaires négatifs sur l’homme. Pour cela, il faudrait prouver que dans une majorité des tests effectués, l’effet sur l’animal est le même que l’effet sur l’humain. Ceci n’a jamais été démontré. De nombreux scientifiques reconnaissent d’ailleurs que les nombreuses différences biologiques entre l’homme et l’animal « posent des problèmes pour l’interprétation des résultats » et les décès humains dus à des effets secondaires non détectés lors des tests cliniques sur animaux se comptent par milliers (13'000 décès en France en 2005).

Des méthodes substitutives (cultures de cellules, biologie moléculaire, simulation par ordinateur…) existent, mais ce domaine est encore largement sous-exploité. Pourquoi ? Pour des raisons principalement financières, et probablement aussi à cause de l’inertie qui règne dans la recherche et le cadre juridique qui régit celle-ci.

Le financement actuellement attribué à ces méthodes est en effet négligeable (en Europe, pour 3 milliards d’euros dépensés pour l’expérimentation animale, seuls 12 millions sont consacrés au développement de méthodes substitutives), ce qui explique qu’universités, hôpitaux et instituts de recherches ne se bousculent pas pour avancer sur ce terrain. Les grands groupes pharmaceutiques ont quant à eux tout intérêt à conserver l’état actuel des choses : les tests sur les animaux leur permettent de faire commercialiser assez facilement des produits qui ne seraient pas nécessairement validés par des tests plus précis, comme ceux des méthodes substitutives. De plus, les énormes bénéfices dégagés par ces groupes ne peuvent que les encourager à maintenir le statu quo plutôt que de se lancer dans des réformes qui ne pourront que les contraindre davantage dans leurs recherches.

Pour plus d’infos sur l’expérimentation animale, notamment en Suisse, cliquez ici et

       19. J’aimerais devenir végéta*ien, comment faire ?  

Internet est votre nouveau meilleur ami :
  
     … pour dissiper vos craintes pour votre santé

     … pour trouver des conseils pratiques
            - le Kit des végétariens débutants de l’Association végétarienne de France

            - Deux autres petits guides très pratique pour débuter : ici et .

  … pour découper une jolie pyramide alimentaire  a coller sur votre frigo

     ... et bien sûr pour trouver des centaines de recettes 

N’hésitez pas également à contacter des associations animalistes de votre région pour discuter quinoa et agar-agar, castration a vif des porcs et abolition de la corrida ! Pensez également à faire tester vos découvertes culinaires à vos amis, qui seront sûrement surpris de voir que vous mangez autre chose que des « p’tites graines » !

       20. Les végétariens et végétaliens ne sont ils pas tous carencés ? Je connais un végétarien qui est maigre et tout pâle ! Mon médecin m’a dit qu’il était criminel d’élever un enfant végétalien !

Non, les végétariens ne sont pas tous carencés. Selon l’Association américaine de diététique et des Diététiciens du Canada, les végéta*iens souffrent au contraire de moins de cancers, de maladies cardiovasculaires, d’hypercholestérolémie, d’obésité, d’hypertension, d’ostéoporose, de diabète de type 2, de calculs biliaires et de maladies rénales.

Pour plus d’infos sur les protéines, le fer, le calcium, les oméga 3, la vitamine B12, etc., cliquez ici (et envoyez ces liens à votre ami maigre et pâle et à votre médecin !)

       21. Personne ne vous empêche de vivre comme vous le souhaitez, pourquoi essayez-vous d’imposer vos idées aux autres ? Le végéta*isme est une choix personnel !

Alors que les animaux d’élevage sont enfin considérés par notre société comme des animaux sensibles, et donc qu’il est communément accepté qu’il faut éviter de les faire souffrir autant que possible, l’industrie agro-alimentaire déploie maintenant tous les moyens pour nous convaincre que ces animaux sont heureux et qu’il est normal de les tuer pour les manger.

Un véritable travail de désinformation est ainsi effectué pour cacher aux consommateurs l’impact de l’élevage sur les animaux (comme le montre notamment l’exemple du lait, dont le lien avec l’industrie de la viande est largement ignoré, tout comme l’extermination massive des poussins mâles dans l’industrie des œufs).

De surcroît, il existe aujourd’hui un véritable tabou autour de la question de la domination humaine sur les autres espèces, qui empêche d’aborder sérieusement la question du spécisme. Il semble effrayant de remettre en question la position d’ « exception » de l’être humain, alors on préfère en rire, ou l’on évoque cette revendication comme un phénomène marginal, portée par de jeunes ascètes idéalistes fans de légumes (et un peu extrémistes quand même).

Le but de notre mouvement n’est donc pas d’imposer quelque comportement que ce soit, ce qui n’aurait aucun intérêt pour la cause à long terme. Nous souhaitons en revanche informer sur la réalité des élevages, des laboratoires et des zoos, et sur la réalité de la souffrance des animaux qui y sont exploités. Aussi, nous visons surtout à provoquer le débat pour que l’on puisse enfin aborder la question du spécisme, remettre en question ses fondements et envisager une approche cohérente dans nos rapports avec les autres êtres sensibles, humains et non-humains.

Si l’argument du « choix personnel » est une tactique couramment utilisée pour éviter les confrontations d’idées, il s’avère qu’elle est, dans le débat sur le végéta*isme, largement inadéquate.

Attardons nous sur ce que l’on entend par cette expression. Derrière la notion de « choix personnel » se cache le droit à la liberté individuelle, une des valeurs fondamentales de notre société. En d’autres termes, nous pouvons agir comme il nous semble, pour autant que l’on ne porte pas atteinte aux intérêts d’autrui (sans mauvais jeu de mot). Lorsque l’on invoque « son choix personnel » à faire quelque chose, on sous-entend donc que l’on est libre de faire telle chose, parce que l’on « embête personne ».

Ce que nous impliquons par choix personnel n’est ainsi pas un choix qui a été pris par une seule personne (dans ce cas un tueur en série pourrait aussi invoquer son « choix personnel de tuer des jeunes femmes les soirs de pleine lune»), mais un choix qui n’a un impact que sur la personne même qui a fait ce choix. Jouer de la guitare plutôt que du piano est un choix personnel, car il n’a aucune implication pour quiconque, hormis l’auteur de la décision. On contraire, battre son chien n’est pas un choix personnel, car il touche un autre être sensible, et provoque notamment des douleurs chez celui-ci. De manière similaire, étant donné que la consommation de viande ou inversement le végéta*isme ont tous les deux un impact, respectivement négatif et positif, sur des êtres sensibles autres que les auteurs du choix, il ne peuvent être considérés comme des choix personnels.

Pour qu’un rapport de domination soit remis en question, il est nécessaire que des voix – généralement celles des victimes de cette domination - se lèvent. Tout comme d’autres groupes vulnérables, tels que les jeunes enfants ou les handicapés profonds, les animaux n’ont pas la capacité de faire entendre leurs intérêts. Il est donc de notre responsabilité à tous de prendre en compte au mieux ce qu’ils ressentent et de lutter pour que leurs intérêts, en partant du plus fondamental, l’intérêt à vivre, soient enfin reconnus.

       22. Etre vegeta*ien c’est impossible! Si c’est pour ne plus avoir de vie sociale, passer mes soirées en tête à tête avec mon tofu et le reste de mon temps à vérifier les étiquettes au supermarché, je préfère continuer à manger de la viande !

Si certaines personnes préfèrent passer à un mode de vie végéta*ien du jour au lendemain, pour beaucoup la transition est plus progressive.

Si vous avez envie vous rapprocher du végéta*isme mais que certaines contraintes vous paraissent insurmontables pour le moment (renoncer à la blanquette de veau dominicale de votre belle-mère à la fameuse goulash de votre coloc hongrois Szabolcs), que cela ne vous empêche pas d’adhérer à vos convictions le reste du temps ! Notre but n’est pas de « convertir » une poignée de personnes au veganisme et de décourager les autres.

Il ne s’agit pas de « tout ou rien », il n’est pas « obligatoire » de choisir son camp entre « 100% vegan » et « omnivore qui laisse tomber parce que de toute façon c’est impossible de vivre sans tuer au moins une mouche ». Vous entendrez souvent les gens vous dire « Et les crevettes t’as le droit ? et le fromage de chèvre ? et les huîtres ? ». Il n’y a pas de guru ou d’autorité suprême qui décide de ce dont vous avez le droit ou pas, ou qui vous donnera une médaille si vous obéissez aux commandements correspondant à l’ « étiquette » que vous avez choisie.

Il est par ailleurs impossible en pratique de mener une vie « 100% vegan ». Nos routes et immeubles sont parfois construits avec des ingrédients animaux, de nombreux livres contiennent des colles composées de produits animaux, des insectes sont tués lors du labour des champs de céréales…

Votre unique responsabilité est de vous informer, d’assumer avec honnêteté les implications de vos choix sur les autres êtres sensibles de cette planète, et enfin de décider en fonction de tout cela de la voie dans laquelle vous souhaitez vous engager. Ensuite, il s’agit de faire de son mieux pour avancer dans cette voie, avec vous pour seul juge.



Enfin, n’oubliez pas que le végéta*isme n’est pas un sacerdoce ! C’est l’occasion de découvrir des saveurs surprenantes, de tester des ingrédients étonnants, de rencontrer des personnes intéressantes et épatantes, d’avoir des discussions stimulantes et marrantes, des réflexions peu courantes, une peau resplendissante, une chevelure brillante, une santé époustouflante et la joie d’avoir une éthique de vie cohérente !